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Dimanche (20/07/03)
"Fermé pour cause d'amour"(Brassens, embrasse les tous)

   Je n'y ai pas résisté, à la tentation d'exister. Tout ça c'est à cause d'elle, une fille comme on ne peut que les aimer. De grands yeux marrons, un sourire inoubliable et un brin de folie indispensable.

   Je reviendrai, quand elle sera partie, quand elle sera rentrée chez elle, loin et trop tôt, de l'autre côté de l'océan...Je reprends en septembre, le blog et les cours, sans elle.

Ecrit par Caligula, a 14:45 dans la rubrique "Premiers Pas".
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Dimanche (01/06/03)
"Garder le silence, quel mot étrange, c'est le silence qui nous garde"(G. Bernanos, Journal d'un curé de campagne)

 Le gens qui suivent ma relation avec Ghne ne doivent pas comprendre grand chose à ce que nous vivons. Elle témoigne de deux être qui se sentent profondément seuls et perdus dans un monde qui leur est étranger dont ils essaient de s'échapper, et qui dans leur chute se raccrochent l'un à l'autre. Une fuite sans issue, à folle allure, une amitié qui joue avec les limites de l'amour sans pouvoir les atteindre: besoin de tendresse insondable et qui ne peut être assouvi. Deux personnes qui se jettent du haut d'une falaise à 120km/h.

 Demain je vais la chercher à la gare, il y aura sans doute des calins mais surtout une triste mélancolie et un profond désespoir qui se cacheront derrière des sourires qui ne nous tromperont pas.

 C'est pourtant la seule folie qui mérite d'être vécue.

Ecrit par Caligula, a 23:11 dans la rubrique "Premiers Pas".
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De l'érotisme, il est possible de dire qu'il est l'approbation de la vie jusque dans la mort"(Bataille; l'erotisme)

 Si la beauté,dont l'achèvement rejette l'animalité, est passionnémet désirée, c'est qu'en elle la possesssion introduit la souillure animale. Elle est désirée pour la salir. Non pour elle-même mais pour la joie goutée dans la certitude de la profaner.

 Dans le sacrifice, la victime était choisie de telle manière que sa perfection achevât de rendre sensible la brutalité de la mort. La beauté humaine, dans l'union des corps, introduit l'opposition de l'humanité la plus pure et de l'animalité hideuse des organes.[...] La beauté importe au premier chef en ce que la laideur ne peut être souillée, et que l'essence de l'érotisme est la souillure. L'humanité significative de l'interdit, est transgressée dans l'érotisme. Elle est transgressé, profanée, souillée. Plus grande est la beauté, plus profonde est la souillure.[...]

 A propos de beauté j'ai parlé de profanation. Tout aussi bien j'aurais pu parler de transgression, puisque l'animalité par rapport à nous a le sens de la transgression, l'animal ignorant l'interdit. [...]

  De même la nécessité de rendre sensible une vérité efface une autre vérité,celle de la conciliation,sans laquelle l'érotisme ne serait pas.[...] Dans ses vicissitudes, l'érotisme en apparence s'éloigne de son essence qui le lie à la nostalgie de la continuité perdue. La vie humaine ne peut suivre sans trembler -sans tricher- le mouvement qu'il l'entraine à la mort."(c'est à dire à cette reconciliation avec la continuité dans l'être qui est rêvée dans l'érotisme loin des vicissitudes dont il vient de parler).

 Georges Bataille, l'Erotisme,1957, in oeuvres complètes tome 10 p143-145 

Ecrit par Caligula, a 22:51 dans la rubrique "Premiers Pas".
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Samedi (31/05/03)
La chair est triste hélas, et j'ai lu tous les livres!(Mallarmé, Brise marine)

  Je profite d'un repos bien mérité après le concours. Je suis rentré chez mes parents, les bagages remplis de livres. Je passe les journées dans ma chambre, plongé dans des textes que je voulais lire depuis longtemps. La Khâgne, est un gouffre qui absorde tout le temps et tout le plaisir de la lecture. Pour faire une bonne prépa il faudrait ne pas lire de livres autres que les oeuvres au programme. Je n'ai jamais pu m'y résigner et aujourd'hui plus que jamais j'ai envie de me plonger dans des oeuvres que je n'ai pu que survoler. J'ai une pile de livres à droite de mon lit, de la musique pour m'accompagner. Aux mots de Duras, de Bataille, de Nietzsche, d'Huysmans, de Marlowe, de Racine, de Dante et de Sartre se joignent: les longues plaintes remplies de tristesse de Lhasa, la voie surannée de Keren Ann, les chansons tristes de Vincent Delerm et la force d'Elliot Smith.

 Je ne sors pas de cette chambre qui est la mienne sans m'appartenir vraiment, mes parents étant arrivés ici après que j'aie eu mon bac et quitté la maison. Dans ce lieu qui m'est à la fois familier et étranger je me suis aujourd'hui enfoncé dans la prose douleureuse de Bernanos. Je m'étonne toujours de cette proximité qui me lie à Bernanos. Que ce soit sous le soleil de Satan ou le Journal d'un curé de campagne, je me sens on ne peut plus proche de cet auteur. Bernanos est peu enseigné dans les écoles françaises, on le connait mal, c'est pourtant, à n'en pas douter, un des plus grands écrivains français de ce siècle. Sa foi catholique, et ses engagements politiques à l'extrème droite durant l'entre-deux guerres lui ont couté cher. Mon plaisir à lire le m'échappe aussi et je me demande ce qui peut me rapprocher irrésistiblement de lui: je suis un athée profondément démocrate de gauche, rien de plus différent au premier abord que nos deux mondes. Pourtant il y a quelque chose qui fait qu'au fond nous sommes très proches l'un de l'autre. Je comprends mieux ses écrits que ceux d'un Zola, d'un Anatole France ou même que ceux d'un Sartre. Nous partageons sans doute l'amour pour ces êtres de la contradiction et une terrible croyance: celle que les meurtrissures et les fautes ne sont qu'un masque qui se rajoute à des êtres victimes d'une profonde déchirure et que ,derrière lui, ne reste plus qu'une pureté originelle. Ces mots ne seraient surement pas les siens, il leurs aurait sans doute préféré ceux de péché, de providence, de grâce, d'amour de Dieu, de foi, de démon et de surnaturel, mais pourtant c'est le même combat.

Ecrit par Caligula, a 23:03 dans la rubrique "Premiers Pas".
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Vendredi (30/05/03)
"je me souviens" (Pérec)
-Je me souviens des gros lézards chez mes grands parents.
  -Je me souviens de la prise d'otage dans une école à Neuilly
-Je me souviens de mon premier cours de philosophie sur Epictète
-Je me souviens de mon premier vélo sans petites roues.
-Je me souviens de mon premier slow en colonie de vacances.
-Je me souviens de mon impression après avoir lu La nausée de Sartre.
-Je me souviens de la défaite de la gauche aux élections de 1993. 
-Je me souviens du temple de Zeus à Athènes.
-Je me souviens de ma date de naissance, le 31 octobre 1983.
- Je me souviens de ma première prof de maths.
- Je me souviens de ma mère en pleurs devant moi parce que je n'étais que troisième de ma classe en primaire.
-Je me souviens du lever de soleil sur l'Himalaya au Népal.
- Je me souviens de mon hospitalisation pour apendicite aiguë quand j'avais neuf ans.
Je me souviens de l'odeur du tabac que fumait mon père avant d'arréter.
-Je me souviens de l'adoption de ma soeur et de ses crises de paludisme.
-Je me souviens des fuges de chez moi quand j'étais au collège.
 -Je me souviens de l'odeur des lépreux sur le rives du Gange à Bénarès.
-Je me souviens de la première fille que j'ai embrassé.
-Je me souviens que j'existe.   
Ecrit par Caligula, a 10:23 dans la rubrique "Premiers Pas".
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Dimanche (25/05/03)
"le plus dur ce n'est pas la chute, c'est l'atterissage"(M Kassowitz, la Haine)

 Jeudi, trente minutes avant l'épreuve de lettres, tout le monde spécule sur le sujet qui risque de tomber. On est presque tous d'accord, ce sera sur Rabelais ou Marivaux. Ce ne sera pas Aragon, ni Rimbaud, ce ne serait pas logique. Peu après, A. arrive avec ,comme tous les matins, son grand sourire. On lui demande si elle a bien révisé, quelle oeuvre elle attend. Elle nous dit qu'elle n'a révisé les lettres que la veille, en relisant juste Aragon. Elle pense que c'est cela qui risque de tomber aujourd'hui. On se moque d'elle, on lui explique que ça ne peut pas tomber sur Aragon, pour des dizaines de raisons, que pour une fois elle risque d'avoir moins de chance que d'habitude.

On se sépare et on va s'installer dans nos salles d'examens respectives. Les élèves des autres lycées semblent avoir les mêmes pronostics que nous. Le sujet commence à être distribué dans l'amphi. La distribution des sujets est longue et, même s'il est interdit de parler et de retourner son sujet avant que tout le monde ne l'ait en main, les élèves du bas de l'amphi ont le temps de lire le sujet par transparence et de le faire remonter jusqu'en haut. L'oeuvre, ça ne fait plus de doute, est celle d'Aragon. Agitation et étonnement dans la salle,tous les visages se décomposent. A., elle, se retourne vers moi avec un grand sourire que je ne peux que lui rendre. Ce sera la seule à sortir satisfaite de l'épreuve.

 Lorsque T. après avoir fini de composer, attend A. et la voit arriver dans les escaliers, elle lui crie:
    "A. tu ne t'en sortiras pas comme ça, tu nous paies le resto!"

Ecrit par Caligula, a 08:30 dans la rubrique "Premiers Pas".
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"Si Dieu n'existe pas alors tout est permis"(Dostoievski, les frères Karamazov)

 " Routine! Oh, nature! Les hommes sur la terre ils sont seuls - voilà le malheur! "Est-il homme qui vit en cette plaine " crie le preux russe de nos légendes. Je crie aussi et je ne suis pas un preux, et personne ne répond. On dit que le soleil ranime l'univers. Le soleil se lèvera aussi et- regardez le, il n'est pas un cadavre? Tout est mort- des cadavres partout. Rien que les hommes, autour d'eux, le silence- voilà la terre! "Hommes aimez vous les uns les autres"- qui a dit ça? De qui est ce que c'est la parole? Le balancier qui bat insensiblement. La nuit. Deux heures."
(Dostoievski, La Douce, traduction Markowicz p72)

Ecrit par Caligula, a 08:08 dans la rubrique "Premiers Pas".
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Mercredi (21/05/03)
"Ce qui ne me détruit pas me rend plus fort" (Nietzsche, le crépuscule des idoles)

 "C'est l'histoire d'un mec qui fait une chute d'un immeuble de 50 étages, et devant chaque étage on peut l'entendre se répéter: jusqu'ici tout va bien, jusqu'ici tout va bien..."(A quelque variantes près, c'est l'histoire que l'on peut entendre dans les 7 mercenaires et dans la haine de Kassowitz)

 Concours de l'ENS;après la fin de la seconde épreuve: jusqu'ici tout va bien...

Ecrit par Caligula, a 20:23 dans la rubrique "Premiers Pas".
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Dimanche (18/05/03)
"Envers nous le néant est traitre/ que tout même la mort nous ment"(Baudelaire, les fleurs du mal, le squelette laboureur)

 

Faust-Where are you damned?

Mephistophéles-In hell

Faust- How comes it then that thou art out of hell?

Mephistophéles- Why this is hell, nor am I out of it.

(1593,Christopher Marlowe Doctor Faustus act I sc 3)

(F:Damnés quelle est votre demeure?/M: En enfer/ F:Pour quelle raison es tu toi hors de l'enfer?/M:L'enfer c'est ici, je n'en suis pas sorti)

Ecrit par Caligula, a 16:16 dans la rubrique "Premiers Pas".
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Vendredi (16/05/03)
"Et ton rire trempé de pleurs qu'on ne voit pas"(Baudelaire, la muse vénale in Les fleurs du mal)
  J'ai toujours considéré que je n'étais pas le type de personne dont on peut tomber amoureux. Il y a quelque chose de mystérieux en moi qui fait que ce n'est pas possible. On m'apprécie, on me trouve ,avec une sincérité et une méprise déconcertante, d'inombrables qualités que je ne possède sans doute pas, mais on ne tombe pas amoureux de moi. Je me dis que cela doit tenir à quelque chose dans mon regard, quelque chose qui fait qu'au fond de mes yeux on comprend toutes les déchirures que j'essaie de cacher, tout ce qui fait qu'on ne peut pas être heureux avec moi. Tristesse d'une profondeur insondable impossible à dissimuler totalement et qui transparait malgré et contre moi.La mélancolie ancrée au fond des yeux, les sourires n'ont plus que peu d'importance et ne suffisent pas à ce qu'on s'abandonne totalement dans mes bras.Sans doute suis je condamné à faire partie de ces personnes qui font, disait Cocteau, "mieux l'amitié que l'amour".  
Ecrit par Caligula, a 21:01 dans la rubrique "Premiers Pas".
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